Voilà huit ans que Canal + organise, chaque année pendant le Festival du film gay et lesbien de Paris (1), une nuit gay. Cette fois-ci, le thème est la «follitude». Comme disait (à la télé, en 1973) Jean-Louis Bory, l'un des premiers homosexuels visibles : «Même les camionneuses sublimes ont une Denise en eux.» Donc, à bas la folle tordue objet de caricatures grossières, vive la folle perdue qui est en nous. Soit un personnage, disent les concepteurs de chez Canal, «plus que jamais subversif et inventif». En avant pour trois heures de show, avec Madame H. en «fil rose» : du haut de ses talons, poils sur le torse et tailleur rose, elle préside l'association Homosexualité et bourgeoisie et présente ses Follorama (mini-interviews de figures très fardées de la follitude) entre chaque programme.
On commence à 23 h 45 avec A la recherche de la folle perdue, un documentaire qui puise dans les archives de la télé française. Ça donne des perles comme Jacques Chazot en tutu, Roger Peyrefitte dans sa chambre (interviewé pour Dim Dam Dom en 1970), les premiers sketches de Poiret-Serrault (1956) qui préfigurent la Cage aux folles, ou Yves Mourousi complètement troublé, en plein journal télé, par le show déshabillé d'un Iggy Pop ultramaquillé, sans oublier les éternels Boy George, Michou, etc. Vers 0 h 15, place à Absolutely Fabulous : Gay, une double ration (56 minutes) des aventures de Patsy et Eddie, les deux plus grandes hétéros folles que la télé ait jamais portées. Pendant la fashi