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Libération
Critique

Enfants au foyer.

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publié le 2 décembre 2003 à 2h09

Les centres de placement immédiat (CPI) ont été créés par le gouvernement Jospin en 1999 pour accueillir de jeunes délinquants et leur éviter un passage par la case prison. Un dispositif aux moyens limités qui présente toutefois une réponse alternative aux centres fermés chers au gouvernement Raffarin. Aujourd'hui, quarante-trois établissements de ce type, sur la centaine prévue à l'origine, accueillent des mineurs de 16 et 18 ans. A la clé, une question essentielle : que se passe-t-il concrètement dans ces centres ? C'est la réponse que propose ce soir le reportage de Corinne Moutout, qui a passé quelques mois à Savigny-sur-Orge, racontant cette tranche de vie particulière de trois adolescents parmi les huit qui vivent au foyer.

L'un accumule les petits délits, un autre a «esquinté un flic», le troisième est kleptomane... Certains sont juste immatures mais déjà prisonniers de leur image de «dur». D'autres sont passés tout près d'un placement en centre psychiatrique. Accueil dans les bâtiments proprets et tristes, monologues un peu fatigués des éducateurs, petites engueulades quotidiennes et immense ennui. «Ici, ce n'est pas chez toi, mais tu es chez toi», lance un éducateur à Samira, comme pour lui dire qu'elle doit partir d'ici le plus vite possible. Parfois, ces enfants perdus se souviennent qu'ils ne sont que des mômes : une bataille d'eau dans les couloirs se transforme en inondation et se termine dans le bureau de la directrice. Elle fait son boulot, les engueule, les r