C'est un décor tout simple, tout sombre, avec juste un halo de lumière caressant un vieil olivier. A la tribune, l'acteur américain Richard Dreyfuss. Il a mis ses lunettes. Sa voix est ferme. «Deux patriotismes, deux vrais patriotes», dit-il en présentant Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo. L'assemblée se lève. Elle applaudit vivement. Jimmy Carter sourit. Et aussi Lech Walesa le Polonais, John Hume l'Irlandais, Simone Veil la Française. Ils saluent l'Israélien et le Palestinien, les deux négociateurs de l'initiative de Genève (1).
Yossi Beilin parle le premier. A ses côtés, Yasser Abed Rabbo, les mains croisées, son discours dans une enveloppe. L'Israélien dit : «Nous ne pensons pas qu'il est possible de faire la paix en boycottant l'autre ou en l'accusant simplement d'être fasciste. Cette époque est révolue. Nous disons aux deux gouvernements de ne pas essayer de gagner du temps, mais de retourner immédiatement à la table des négociations. Et sans condition préalable.» Il dit : «Nous disons au monde entier : ne soyez pas de ceux qui disent que notre conflit est sans solution. N'essayez pas de nous aider à gérer le conflit, mais aidez-nous à y mettre un terme.» L'Israélien dit : «Aux Palestiniens, à mon propre peuple, à ceux qui affirment qu'il n'y a rien à négocier, rien à discuter, vous avez maintenant à faire à un problème. Car si vous dites qu'il n'y a pas de partenaires, pas d'interlocuteurs, eh ! bien regardez-nous aujourd'hui.» La parole est à Yasser Abed Rabbo. Yossi