Décidément, un vent de jeunesse souffle sur la fiction made in France Télévision. Après le succès, que l'on espère récurrent, de Clémence ­ Elisabeth Vitali prêtait ses traits à une juge d'instruction très Ally McBeal ­, voilà plutôt une autre bonne surprise, avec cette Vie érotique de la grenouille. Le titre, gentiment énigmatique, détonne déjà dans une rivière fictionnelle sans grande espérance d'originalité.

L'histoire, peu érotique, devrait beaucoup plaire à Pascale Clark. Comme l'héroïne de son roman, Tout le monde fait l'amour, Emmanuelle (Agathe de la Boulaye), presque la trentaine, est vierge. Pas très XXIe siècle comme maladie, surtout lorsqu'on est photographe pour le journal l'Equipe, comme elle. On ne vous cache pas qu'elle doit avoir un peu honte, dans les vestiaires, surtout pour la troisième mi-temps. Vêtements amples à capuche, veste de baroudeur, Manue vit en colocation avec deux copines, tout aussi névrosées qu'elle. Laure, avocate, veut un bébé avant ses 30 ans. Milène, «intello-précaire», ne flashe que sur les hommes mariés. Toutes trois exercent des «métiers passion», comme on dit à la télé, mais sont typiques de «la génération X», déjà nostalgiques de leur jeunesse. Milène, désabusée : «Je voulais une famille, une maison d'édition, j'ai rien à part des dettes.» Manue, disions-nous, n'a jamais vu le loup. Sans déflorer (sic) la suite, le loup se présente toutes babines retroussées et pantalon tombant en la personne de Gilles (très séduisant kiné, interpré