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Libération
Critique

Alexandre Nevski.

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Arte, 20 h 45.
publié le 4 décembre 2003 à 2h11

Si tu veux faire du cinéma, petit, n'imite ni Cassavetes ni Pialat. Sinon, tu feras de la broderie, du happening, du théâtre, tout sauf du cinéma. Fais l'acteur, tiens, ça te changera. Rien de mieux que de montrer tes bras tout maigres de shooté du septième art. N'imite pas Fassbinder, c'est impossible, et encore moins son jumeau anorexique, le petit Wenders, tu ne réussirais pas mieux. Ne cherche pas à singer Godard, il le fait déjà très bien lui-même. Ne lis pas Cinéma, la revue glacée de l'éditeur de Claude Berri, ça ne te mènerait nulle part. Ce n'est pas un DVD Eustache en bonus (un échantillon de mauvais cinéma dans une mauvaise revue, il n'y a pas pire) qui t'apprendra qu'un film doit d'abord raconter quelque chose. Ne pleure pas, tu me fais de la peine. Je ne dis pas ça pour te contrarier, au contraire.

Eisenstein, tu connais ? Le pédé russe, ah non, merci. La poussette, le bébé, les marches, le montage prolétarien, jamais. Encore un truc de stalinien, vous me décevez, monsieur Louis. On m'avait dit à la Fédération française d'escrime que la lecture de vos billets m'éclairerait, mais là, c'est trop. Bon, réfléchis une minute. Qui a parlé de «métaphore historique détournée» à propos d'Alexandre Nevski ? Qui a dit que c'était «le plus émouvant des films fascistes» ? Tu sèches. Si tu lisais le dictionnaire du père Lourcelles au lieu des Cahiers du cinéma du fils Billard, tu saurais que c'est Bardèche et Brasillach. Ah, tu ne connais pas. Demande au père Ardisson, il conn