Sur la tête de son lit, un autocollant sur lequel on peut lire : «Exigeons du régime castriste la libération des prisonniers politiques, et des élections libres.» Sur l'un des murs blancs de sa chambre, un autre dit : «Tourisme à Cuba : financement du régime totalitaire et exclusion pour les Cubains. Boycottez !» Sur la couverture du cahier qui trône sur son petit bureau, un résumé : «No Castro, no problem». Et voilà tout pour la décoration, hors quelques flacons de sent-bon et une housse de couette à rayures. Il a 27 ans, s'appelle Yoel, et fait volontiers visiter sa chambre. Pas de numéro, mais le nom d'un média «parrain» : le Canard enchaîné.
Détention. Ça sent le neuf. La souffrance aussi, quand Yoel raconte son arrivée à Roissy à 10 heures du matin le 26 décembre 2002. Ses cinq jours de détention, avant l'intervention salvatrice de Reporters sans frontières. Son passé de journaliste indépendant dissident qui envoyait ses informations par fax ou par téléphone à CubaNet et Radio Marti installés à Miami. Et aussi sa nouvelle vie ici, sous «le toit» de la Maison des journalistes dans le XVe arrondissement à Paris. Un lieu d'accueil unique au monde destiné à accueillir quinze journalistes étrangers qui ont dû fuir la Côte-d'Ivoire, le Cameroun, la Birmanie... «pour avoir voulu exercer leur métier d'informer».
Ouverte en octobre, elle a été inaugurée hier par ses bienfaiteurs. Bertrand Delanoë, maire de Paris, qui a mis l'immeuble à disposition (une ancienne usine de brosses de