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Libération

Fictions sans pulpe.

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publié le 6 décembre 2003 à 2h13

Jean-Marie Bigard sauvera-t-il la fiction française ? Dès lundi, il tentera le pari de rejoindre Julie Lescaut et Navarro au rang des héros récurrents de TF1. Pour ce qui est de récurer la fiction, pas sûr que ce Dirlo campé par l'humoriste (on ne ricane pas au fond de la classe) fasse l'affaire : il va nous remettre une délinquante de 8 ans dans le droit chemin et son ex à sa place (1). Un téléfilm sans saveur de plus à ajouter au marasme de la production française qui, à de rares exceptions près, ne sort jamais des rails du consensuel alors que, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, nous arrivent des séries brindezingues, inquiétantes, dérangeantes. «La fiction télévisée française est plongée dans une crise profonde.» Ce sont les scénaristes, réunis au sein de l'UGS (Union-guilde des scénaristes), qui le disent. Diagnostic.

Le goût de l'uniforme

La fiction télé, c'est la force de l'ordre : policiers (dont la toute nouvelle Diane, femme flic jeudi prochain sur TF1), gendarmes, militaires (le récent Prix de l'honneur avec Michel Sardou), procureurs, avocats et autorités de tous poils, du directeur d'école au mandarin de l'hôpital. Et l'uniforme fait l'uniformité : pas un doigt ne dépasse de la couture du pantalon des personnages, toujours d'un bloc, sans nuance, là où un Six Feet Under met en scène un thanatopracteur homo épaulé d'un frère miné par une tumeur au cerveau. Un reproche d'uniformité qui fait «bondir» de concert Laurence Bachman, directrice de la fiction de France