Genève de notre correspondant
Loin de constituer une avancée pour la liberté d'expression, le Sommet mondial de la société de 'l'information (SMSI), dont la première partie se tient à Genève de mercredi à vendredi, pourrait bien sonner au contraire son recul. Le SMSI, décidé au moment du boom de l'informatique, devait contribuer à combler le fossé numérique entre pays riches et pays pauvres. Seulement voilà : la bulle informatique a explosé et la conférence s'est transformée en test pour la liberté de parole sur la Toile.
Depuis des mois, les négociateurs s'épuisent dans une homérique bataille sémantique : la Déclaration universelle des droits de l'homme doit-elle ou non être citée dans le préambule de la déclaration finale du SMSI ? «L'enjeu n'est pas mince, note un diplomate européen. Le message politique qui sortira de Genève permettra aux gouvernements autoritaires de justifier ou non leur politique de répression sur l'Internet.» La Chine et le groupe arabe emmené par l'Egypte et la Syrie mènent le combat pour avoir le moins de références possible aux droits de l'homme. Exaspéré, un négociateur d'un pays occidental précise : «Notre objectif sur la liberté d'expression est de conserver le statu quo, croyez-moi, ce n'est pas facile. Ils nous grignotent de tous les côtés.»
Placebo. Aux dernières nouvelles, un savant dosage est en négociation. Le préambule de la Déclaration finale du Sommet mentionnerait l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui c