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Libération
Critique

Lantana

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Canal + cinéma, 18 h 15.
publié le 9 décembre 2003 à 2h15

La caméra survole lentement un massif feuillu, puis plonge dans le dédale de branches. Elle découvre alors, en un mouvement arrière, un pied, des jambes ensanglantées aux bas filés, un bras replié au milieu des branchages. Une coupe, et le montage enchaîne sur un couple en plein orgasme. La séquence inaugurale de Lantana donne habilement le ton de ce film australien sorti à la sauvette en France lors de l'été 2002. Tout ici n'est qu'apparences, puisque l'on découvrira un peu plus tard que le bosquet touffu ne dissimulait pas un corps, mais la pseudo-pièce à conviction de ce que l'on pourrait croire être un crime sexuel. Les apparences, forcément trompeuses, sont les mailles avec lesquelles Andrew Bovell a tricoté le scénario de cet étrange polar, adapté de sa propre pièce de théâtre. «On a tous quelque chose à cacher» est le leitmotiv de tous les personnages. Corollaire : on trahit forcément la confiance de l'autre, et cette relation ambiguë est aussi celle entre le film et son public. Lantana passe d'un point de vue à un autre comme pour mieux fragmenter la réalité, et donner l'impression au spectateur d'en savoir un peu plus que les personnages. Mais, encore une fois, tout n'est que faux-semblants...

Quand un film est à ce point conçu sur les ressorts manipulateurs du scénario, il prend le risque de perdre beaucoup de son intérêt à la seconde vision. Ray Lawrence (réalisateur réputé de spots publicitaires, Lantana est son deuxième long métrage, seize ans après Bliss) est po