Peut-on être encore féministe ? Arte aborde la question sous deux angles bien différents. En banlieue d'abord, avec Quand les filles mettent les voiles de Leila Djitli (à 20 h 45) : une sorte de décorticage des rapports entre hommes et femmes à Corbeil-Essonnes (pas vu). Au sein de l'«institution» ensuite, celle des héritières du MLF, avec Profession féministes, un documentaire signé Sophie Jeaneau (à 21 h 35). Revendiquant une subjectivité très polémique, la jeune Sophie part de ce constat : le MLF, le «manifeste des 343 salopes» et tout ça, c'est bien beau, mais aujourd'hui, qu'y a-t-il ? Que sont ces femmes devenues à part les Chiennes de garde, l'association d'Isabelle Alonso et ses «coups de gueule pudibonds» ?
Pas grand-chose, dit la journaliste. Qui part dénicher quelques belles figures (Anne Tristan, l'Allemande Alice Schwarzer), mais s'emmêle un peu les pinceaux avec Alonso et l'historique Antoinette Fouque qui a obtenu, via une assignation de justice, le retrait de deux plans la semaine dernière (1). S'il ressort qu'une grande partie des courtes interventions des deux militantes sont caricaturales, reste que Sophie Jeaneau a usé, pour ce faire, d'une rhétorique toute télé : questions provoc', réponses forcément défensives, raccourcis gênants, etc. C'est un peu le problème du documentaire tout entier : le candide vachard, ça demande une écriture imparable, ou alors on se prend les pieds dans le tapis. La question : «Mais les féministes, on disait que c'étaient tout