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Libération

Le ralenti.

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publié le 11 décembre 2003 à 2h17

Antoinette Fouque ne dit rien. Elle est assise. Elle attend les questions de la journaliste. «Antoinette Fouque est une grande figure du féminisme. Mais elle est très controversée. Certaines féministes lui reprochent d'avoir fondé une secte et de s'être approprié le mouvement des femmes. Fouque crée en effet, en 1979, une association loi de 1901 qui deviendra le Mouvement de libération des femmes-MLF. Des féministes crient au scandale.» Pendant le commentaire, afin de mieux illustrer la controverse entre ces femmes, des coupures de presse balayent l'écran. C'est rapide, illisible, subliminal. Le ralenti permet d'y voir plus clair (1).

Sur le premier article, «La naissance d'une secte», on lit : «Les Editions des femmes poursuivent en diffamation quatre femmes.» Le deuxième article traite aussi des «tendances contre le Mouvement». Ensuite, on s'égare. Le troisième aborde le sexisme à l'école et le dénonce comme «une évidence cachée». «Jour de fête pour 4 000 femmes dans les rues d'Aix», dit le titre suivant. C'est un reportage sur le soutien à six militantes du Mouvement pour la libération de l'avortement et de la contraception, jugées pour avortement le 10 mars 1977 à Aix-en-Provence. Le même sujet est abordé ensuite, mais daté de la veille : «Des milliers de femmes attendues aujourd'hui à Aix.» Et puis le Mlac, encore, avec cette une de Libération : «Le souffle d'Aix.» L'article qui suit est barré du gros titre : «La peine de viol.» Il fait référence aux «six heures contre l