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Libération
Critique

Un Sauveur sans saveur

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publié le 15 décembre 2003 à 2h20

La difficulté de ces productions typiquement françaises, c'est qu'on en voit toujours le maquillage. Pas seulement celui de Pierre Arditi qui, dans certaines scènes, donne l'impression d'avoir trébuché tête la première dans le pot de fond de teint. On veut parler de la facture d'ensemble où chaque scène est sursignifiante, sans que jamais la plus infime dose de suspense, d'humour ou d'ambiguïté morale ne vienne perturber la monotonie du récit. Exactement comme le prénom du héros : Sauveur ! Cela pourrait être un gag récurrent, un jeu de mise à distance. Non, il s'agit juste d'une information. Sauveur est un sauveur, au cas où un mal comprenant bouché à l'émeri aurait eu un doute sur le caractère radicalement positif du héros.

Pourtant, l'intrigue qui se déroule en Belgique (coproduction avec la RTBF oblige), et même les dialogues n'ont rien de ridicule. Cette fois, le problème de Sauveur, c'est sa fille. Julie est jeune, jolie et flic. On l'a connue plus vaillante dans les précédents épisodes (Julie Bataille, remarquable dans la série «A Cran») mais aujourd'hui, elle n'a pas de chance. Un vrai chat noir. D'abord, en sortant d'une boîte de nuit, elle manque d'emplafonner une voiture en voulant se débarrasser de l'amoureux collant de sa copine Marie, flic elle aussi. C'est Julie qui conduit parce qu'elle est sérieuse et qu'elle n'a pas bu une goutte d'alcool. Quelques secondes plus tard, elle a un accident avec un car scolaire qui lui fonce dessus. Bilan : cinq morts. Ensuite,