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Libération
Critique

La foire aux étoiles

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publié le 16 décembre 2003 à 2h21

L'audition de danseurs a toujours été l'endroit de tous les fantasmes, pour le public comme pour les professionnels. Y torture-t-on les recrues ? Y achève-t-on bien les chevaux ? Quels sont les critères de sélection ? Jérôme Cassou a tenté de cerner les enjeux de ce moment qui peut décider d'une carrière. Dans son documentaire Chasseurs d'étoiles, il a planté sa caméra tout à côté des chorégraphes ou des jurys, à Monaco par exemple pour l'audition du premier emploi. Histoire de comprendre quelle peut être la nature de la relation entre un directeur de compagnie et un interprète, entre un employeur et un futur employé.

Curieusement, ce film de 52 minutes dévie de son objectif premier. Ce qui ne le rend pas forcément inintéressant. Si les «classiques» ont bien voulu ouvrir leurs portes, de Monaco à Marie-Claude Pietragalla (sélection pour l'école nationale supérieure de Marseille), les contemporains, eux, ont eu plus de mal à accepter l'intrusion d'un oeil extérieur. La plupart s'en sont excusés, parlant de pudeur, d'autres n'ont simplement pas souhaité qu'on dévoile ce pan de leur activité et leurs critères subjectifs.

Intéressé par ce blocage, le réalisateur est parti à la recherche d'autres modes de sélection, qui seraient représentatifs du mode de recrutement de la danse contemporaine. Il est encore tombé sur un os, accueilli toutefois chez Pina Bausch par Dominique Mercy.

Ce sont donc surtout les auditionnés ou les professeurs qui prennent la parole et le film dérive assez h