C'était annoncé. Quasi bouclé. Alliés dans une union sacrée, le géant Hachette Filipacchi Médias (HFM), la Socpresse (propriétaire du Figaro) et le groupe Amaury (le Parisien, Aujourd'hui, l'Equipe...) allaient piler les gratuits Metro et 20 Minutes. Ecraser ces deux bouffeurs de lecteurs et de pub dans les coins où ils sévissent déjà et leur savonner la planche là où ils comptaient planter leur drapeau. Et ce avant juin prochain, histoire de gâcher le deuxième anniversaire sur le sol français de ces intrus.
Billard. La tactique ? Lancer un quotidien qui aurait tout d'un national sans en être vraiment un. Concrètement, une dizaine de quotidiens gratuits locaux, couvrant une large part du territoire, et «vendus» aux annonceurs (via une régie commune) comme un national. A chacun son champ de bataille établi, défini selon ses implantations : tel était l'esprit. Ainsi le groupe Amaury devait-il lancer un gratuit parisien, tandis que les deux autres alliés se partageaient le boulot en province. Au groupe Hachette de construire un rempart au Sud : le propriétaire de la Provence, qui a déjà dégainé un gratuit (Marseille +) dans les pattes de Metro dès son arrivée dans la cité phocéenne, devait lancer une autre roquette depuis son Nice Matin. Et même lancer un gratuit à Montpellier, sur les terres du Monde qui y possède Midi libre. Dans l'idéal, Hachette devait aussi faire ami-ami avec la Dépêche du Midi à Toulouse et Sud-Ouest à Bordeaux, avec lesquels 20 Minutes discute activement.