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Libération

Les Portes de la gloire

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TPS HOMECINEMA, 21 Heures
publié le 19 décembre 2003 à 2h24

Voilà un premier film qui doit beaucoup à la télévision, et pas seulement en termes financiers. Cette satire de la vente à domicile oscille en effet entre l'observation sociologico-comique des gens de peu, façon Strip-tease (pour le meilleur) et l'humour au second degré volontiers cruel du fameux «esprit Canal» (pour le pire). Les Portes de la gloire ressemblent souvent à une suite de sketchs artificiellement reliés entre eux, mais il y a ici suffisamment d'étrangeté et d'originalité pour intriguer. La première partie, où un novice (Julien Boisselier, un habitué des téléfilms) découvre les secrets du porte-à-porte dans les corons, est la plus réussie. Les démarcheurs à domicile y sont montrés en représentation permanente, déployant des trésors d'imagination verbale pour séduire le client. La seconde moitié du film, qui se déplace dans le Sud force hélas trop le trait, et caricature un peu facilement la vulgarité ordinaire de la Côte d'Azur. Christian Merret-Palmair s'en sort grâce à une tendresse sincère pour ses vendeurs patibulaires, bien défendus par leurs interprètes : le grand Michel Duchaussoy en sage barbu, Yvon Back en matamore un peu couillon, et le trop rare Etienne Chicot en tchatcheur à la voix éraillée. Il a surtout à sa disposition un vrai Stradivarius du comique : Benoît Poelvoorde. Son personnage de chef vendeur a d'ailleurs beaucoup de parenté avec M. Manatane qu'il incarna sur Canal + (et dont Merret-Palmair fut le réalisateur) : veule, arrogant, parfois ig