«Nous attendons notre lettre de licenciement.» Chacun dans son coin, Pierre Assouline dans son bureau de Lire, Pierre-Louis Rozynès en Italie, loin de Livres Hebdo, attend pour Noël la lettre de sa direction qui confirmera son renvoi annoncé. Ces licenciements simultanés de deux responsables de magazines professionnels du livre ne sont que coïncidence, mais ils témoignent peut-être d'une ambiance nerveuse dans le milieu de l'édition depuis la tentative de rachat de VUP-Editis par le groupe Lagardère il y a un an.
Côté Assouline, c'est à une collaboration de vingt ans que la direction du groupe Express-Expansion, propriétaire de Lire, met brutalement fin. Pierre Assouline, écrivain, avait succédé à Bernard Pivot en 1993 à la tête du mensuel. Les ventes du magazine, 101 569 exemplaires en 2002, avaient subi une légère baisse cette année (97 344 en 2003). Depuis quelques semaines, la rumeur veut que François Busnel, rédacteur en chef adjoint à la rubrique Livres de l'Express, ait été chargé par la direction de préparer une nouvelle formule de Lire pour le mois de mars. Et ce, sans Assouline . Une nouvelle ligne éditoriale est donc à prévoir avec ce changement.
Côté Rozynès, l'annonce de la remplaçante, Christine Ferran, était déjà faite hier matin, avant même l'arrivée de la lettre de licenciement. Dans une réunion de la rédaction de Livres Hebdo, Jean-Marie Doublet présentait la nouvelle directrice de la rédaction (ex-chef de l'information) et les raisons du licenciement de Rozy