Alain Delon ne quitte plus l'antenne de France 2. Après trois épisodes poussifs de Frank Riva à l'automne, l'acteur offre son cadeau de Noël enfin, surtout pour lui avec cette adaptation plan-plan du Lion. Le roman africain de Joseph Kessel est l'un des livres fétiches de l'Education nationale qui, depuis 1958, fait pleurer les filles et bâiller les garçons des classes de 4e. D'après de vagues souvenirs de lecture, on s'attend à des vues panoramiques sur le Kilimandjaro, des couchers de soleils sur la savane et des bêtes sauvages par dizaines. Là-dessus au moins, on est servi : José Pinheiro n'a lésiné ni sur les prises de vue dignes de l'Office du tourisme kenyan, ni sur les plans de félins façon publicité pour une fameuse barre chocolatée. Puisqu'on parle de grands fauves, c'est Alain Delon qui se taille la part du lion dans le scénario, bien que son personnage (John Bullit, le directeur de la réserve) soit plutôt secondaire dans le roman. Car, comme l'explique sans rire l'adaptateur Philippe Setbon, «lorsque l'on écrit un film intitulé le Lion, que l'interprète du Guépard et des Félins en tient la vedette, a-t-on vraiment envie de le voir en touriste de passage ?». On serait pourtant tenté de répondre par l'affirmative, tant l'acteur cabotine jusqu'à l'autocaricature. Toujours modeste, Alain Delon affirme dans le dossier de presse que «chez les Delon, le jeu vient naturellement». Fort de cette assurance, Delon Alain a donc imposé la jeune Delon Anouchka dans le rôle d
Critique
Delon, roi de la savane
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par Samuel DOUHAIRE
publié le 25 décembre 2003 à 2h28
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