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Libération
Critique

Chaplin, le jeune.

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publié le 30 décembre 2003 à 2h29

Dans la grande tradition des biographies télévisées, le documentaire de Peter Jones, diffusé ce soir après les Temps modernes, est un modèle du genre mais également un must de vidéothèque pour qui s'intéresse à la vie de Chaplin. Quatre-vingt-dix minutes denses et précises, nourries de dizaines de témoignages (filmés ou audio) de ceux qui ont croisé son chemin.

Si le chapitre hollywoodien, avec les innombrables rebondissements financiers, politiques, voire sentimentaux, constitue le gros morceau de ce film, c'est incontestablement la première partie qui sait accrocher le spectateur. On suit ainsi, depuis sa naissance en 1889, la vie misérable du jeune Chaplin dans les quartiers du sud de Londres où, dans les années 1900, la bonne société victorienne venait s'encanailler chaque soir. Les photos et des films du quartier où Chaplin naquit, le pensionnat lugubre où il fut placé, la maison de la famille qui l'hébergea, les clichés des premières troupes de théâtre, tout cela possède un charme roboratif qui vient nourrir le reste du documentaire.

En fil rouge, Peter Jones revient sur cette enfance tourmentée qui a construit son personnage de Charlot. Le costume ? Inspiré de celui des voyous londoniens. La démarche ? Copiée sur celle des charretiers de son quartier. Et même jusqu'au premier sketch que Chaplin joua des centaines de fois pendant la tournée qui le rendit célèbre aux Etats-Unis... Il incarnait un ivrogne, personnage directement inspiré de son père, mort à 37 ans, rongé pa