Madrid, intérim.
«Le Boa» ou «Quatre Yeux». Ainsi était surnommé par ses collègues Alfredo Urdaci, directeur de l'information de la radiotélévision publique espagnole (RTVE), destitué hier de son poste. Son surnom, Urdaci, également présentateur du grand journal du soir de la télévision publique, le plus regardé d'Espagne, le doit «à ses lunettes et à sa manière d'incliner la tête mais aussi à ses manières peu humaines et à la façon de se faufiler partout ou de surveiller tout le monde», raconte une employée de la RTVE.
Depuis la victoire des socialistes aux élections du 14 mars, la destitution d'Urdaci, symbole de la mainmise du pouvoir du Parti populaire sur la télévision publique, n'était qu'une question de temps, tant son parti pris était évident. «Personne ne parlera de décision injuste. Ce type était la honte de la profession», ajoute l'employée.
Casseroles. Un faux CV du présentateur circulait d'ailleurs depuis plusieurs jours dans les milieux journalistiques. «En raison d'une conspiration des rouges et des séparatistes, des changements dans mon entreprise limitent mes possibilités créatives [...] Mes fonctions consistaient à dire comment les socialistes étaient mauvais, M. Aznar était bon, et d'assurer que les plages de Galice étaient propres», pouvait-on lire sur ce curriculum imaginaire.
«Urdaci, menteur», entendait-on régulièrement en Galice après la marée noire du Prestige. La population locale estimait que la télévision espagnole tendait à minimiser les effets de la