Un jugement en demi-teinte. Hier, le tribunal de grande instance de Paris a condamné neuf militants antipub à verser de 400 à 2 000 euros chacun à la RATP pour dégradation d'affiches publicitaires dans le métro parisien. Soit 12 800 euros au total, au lieu des 922 000 réclamés à 62 barbouilleurs interpellés en automne, lors d'opérations commandos menées à coups de pinceau et de marqueur dans les couloirs du métro.
A l'énoncé du jugement, les deux camps ont affiché des mines réjouies. «Une décision excellente», a commenté Agnès Peeters, avocate d'une cinquantaine d'assignés. Pour Alexandre Faro, dont trois clients ont été condamnés, «la victoire est incontestable : le jugement est minimal puisque le tribunal n'a condamné que les personnes qui avaient reconnu les faits».
Déboutée. Lors de l'audience du 10 mars, la plupart des 62 assignés avaient nié et dénoncé le caractère arbitraire des assignations. La RATP a été déboutée de ses demandes les concernant, les juges considérant que les procès-verbaux de police et d'agents de la RATP ne constituaient pas des preuves suffisantes. La RATP et sa régie publicitaire, Métrobus, n'ont pas eu totalement gain de cause, mais leur avocat, Jacques-Henri Kohn, a salué cette «condamnation de principe. C'est une victoire puisque la justice a condamné ceux qui ont dégradé et l'ont reconnu. La décision du tribunal montre que, quelle que soit la cause défendue par ces militants, personne n'a le droit de se faire justice soi-même».
La RATP s'est pour