Menu
Libération

«Le Point» fait bloc pour protéger ses sources.

Article réservé aux abonnés
La justice cherche à toute force l'origine des fuites dans l'affaire Cofidis.
publié le 16 décembre 2004 à 3h30

Franz-Olivier Giesbert a «beaucoup de respect pour la justice». Mais le directeur du Point ne communiquera pas la liste des téléphones directs de ses journalistes, comme le lui demande Katherine Cornier, juge d'instruction à Nanterre. «C'est une question de principe, insiste-t-il. Les gens qui nous donnent des informations prennent des risques, nous devons les protéger.»

L'affaire démarre au mois de janvier, lorsque trois journalistes du Point ­ Jean-Michel Décugis, Christophe Labbé et Olivia Recasens ­ publient des extraits d'écoutes téléphoniques suggérant que des cyclistes de l'équipe Cofidis se sont dopés durant le tour de France 2003, à l'initiative de leur soigneur, Boguslaw Madejak. Ces écoutes ont été ordonnées par Richard Pallain, un autre juge d'instruction de Nanterre, chargé d'enquêter sur Cofidis. Elles ont été réalisées par la brigade des stups.

Cuisinés. Qui les a communiquées aux journalistes du Point ? Une enquête pour «violation du secret de l'instruction» et «recel» est confiée à Katherine Cornier. La juge, qui soupçonne des policiers d'être à l'origine des fuites, demande à l'Inspection générale des services (IGS) de la préfecture de police de Paris d'interroger les journalistes du Point. Ce qui est fait, en octobre. Cuisinés pendant une heure chacun, les trois journalistes refusent évidemment de dévoiler leurs sources, un droit reconnu par l'article 109 du code de procédure pénale et consacré par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme