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Libération
Critique

La génération du KO

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publié le 7 février 2005 à 0h24

Après un premier reportage raté sur le phénomène freefight, diffusé il y a un an et demi, Canal + se rattrape ce soir avec cette enquête menée par Ariel Wizman et Valentine Gay. A la manière d'un Michael Moore, Wizman emmène le téléspectateur dans l'univers «choquant, obsédant» du combat libre, sport violent et spectaculaire qui remplit des stades au Japon et aux Etats-Unis, et qui serait pour nos jeunes de banlieue «un nouvel ascenseur social comme le hip-hop ou la Star Ac'». Dans une cage ou un ring, deux combattants utilisent toutes les techniques des arts martiaux et des sports de combat pour obtenir le KO ou l'abandon de leur adversaire, le tout avec le minimum de règles.

Dans une première partie, le commentaire de Wizman force le trait, n'hésite pas à employer quelques «on dit que» ou de vagues «la drogue plane» pas vraiment dignes d'un journaliste d'investigation. En suivant les parcours de trois jeunes pratiquants français, Boris, Patrick et Zoubaï, on découvre l'organisation dangereuse de certaines compétitions en Hollande et au Brésil. En replaçant (un peu tardivement) le freefight dans l'histoire des arts martiaux et des sports de combat, l'enquête gagne en épaisseur et en intérêt notamment grâce aux archives exceptionnelles de l'affrontement entre le boxeur Mohammed Ali et le judoka Antonio Inoki en 1976 puis grâce à la qualité des intervenants. Les documents inédits de tournois organisés en France dans des dojos municipaux mettent enfin devant leurs responsabilit