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Libération
Critique

Ecrit sur du vent.

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TPS Cinétoile, 23 h 35.
publié le 8 février 2005 à 0h26

Oubliez les journalistes à casaque et les chevaux rieurs, Fassbinder est là. Grâce aux petits jeunes de Carlotta (cinéma, DVD, boîte à idées), le dernier des grands cinéastes remonte sur ses grands chevaux pour un dernier tour de piste. Quand les derniers remontent à cheval, les premiers suent à grosses gouttes, tout le monde sait ça.

­ Tout le monde ?

­ Dylan, Brecht, Sirk. Ils ont signé la musique du siècle, non ?

­ Le siècle ? Quel siècle ?

­ Celui que tu veux.

­ XIXe ? XXe ? XXIe siècle ? Il faudrait savoir.

­ Chacun d'eux a eu sept vies, disons que c'est le XXIe siècle.

­ Attends un peu, Dylan n'est pas mort. Comment sais-tu qu'il a eu sept vies ?

­ Les chats ont toujours sept vies, les juifs aussi, tu ne savais pas ?

­ Non.

­ Si tu avais revu Holocauste, tu aurais compris.

­ Compris quoi ?

­ ça fait sept. ça fait toujours sept.

­ Et Sirk ?

­ Le retour de ses films sur Cinétoile, ça fait chaud au coeur.

­ Ses meilleurs ?

­ Ecrit sur du vent, Pylône, le Secret magnifique... ça commence bien.

­ Le meilleur, c'est Pylône.

­ Ah oui. Je vais faire deux papiers dessus la semaine prochaine.

­ Et Ecrit sur du vent ?

­ Un article suffit.

­ Pourquoi ?

­ C'est juste Géant en mieux. Deux films de 1956, n'oublie pas. Ecrit sur du vent est plus glacé, plus freudien, plus brechtien, c'est tout.

­ Dorothy Malone est géniale, non ?

­ Non. C'est le Cinémascope glacé de Russell Metty qui la transcende.

­ Et Rock Hudson ? Et Lauren Bacall ? Et Robert Stack ?

­ Robert Stack est superbe. C'est le plus fassbinderien d