Pour célébrer en ce jour le début de l'année du Coq, France 5 propose de révéler les secrets du festin chinois, concours culinaire organisé tous les cinq ans dans le raffiné palais des Minorités, au centre de Pékin. Même si le travail de Fabrice Monod et Fanghui Wang est souvent aussi captivant qu'un documentaire animalier, il éclaire l'Occidental pour qui le poisson ne se conçoit que carré et recouvert de panure sur les arts de la table dans ces lointaines cuisines.
Prenons la «soupe de canard de dix jours» mise au point par maître Xu dans le plus grand secret : la volaille, dont on a conservé la tête, baigne dans un jus saumâtre, après que le chef l'eut farcie d'un aileron de requin bouilli. Ou le «beignet de scorpion» auquel Xu prête des vertus revitalisantes : la bestiole, trempée dans l'huile bouillante, trône au centre d'une feuille de salade et se déguste l'été, au contraire du chien qu'il convient de réserver pour l'hiver.
De l'épreuve visuelle, où une centaine de candidats se déchirent les yeux à tailler des oignons en forme de lotus, au tour de table du jury qui note scrupuleusement chaque plat en compétition, le film vaut moins par l'aventure humaine qu'il peine à raconter que par l'étrangeté des mets en présence. Entre deux assiettes vapeur, on vérifiera que le concombre des mers n'est pas un légume mais une sorte de sangsue piquante, que les cafards, scarabées et tortues se mangent en hors-d'oeuvre et que le marché à ciel ouvert de Canton est un défi quotidien