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Libération
Critique

Studieux Conan Doyle

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publié le 9 février 2005 à 0h26

Raconter la jeunesse d'Arthur Conan Doyle comme si le créateur de Sherlock Holmes avait puisé dans son parcours initiatique toute la substance de son oeuvre littéraire. C'est le séduisant parti pris de cette mini-série britannique en cinq épisodes qui imagine l'écrivain alors qu'il entame ses études universitaires dans les années 1870-1880. L'idée est d'autant plus intéressante que Conan Doyle fut un drôle de bonhomme, tour à tour médecin sur un baleinier, correspondant de guerre, précurseur de la littérature fantastique puis, à la fin de sa vie, fanatique de spiritisme, après la mort de son fils aîné pendant la Première Guerre mondiale. Sans oublier, bien entendu, les récits avec Sherlock Holmes, héros que Doyle, pendant toute sa carrière, n'a cessé de mépriser au point de tenter de le faire disparaître en 1891 dans le Dernier Problème, nouvelle dans laquelle Holmes est englouti dans le tumulte des chutes de Reichenbach.

Inutile donc d'aller chercher bien loin : c'est sur une trame à peu près authentique qu'est construite cette mini-série. Arthur Conan Doyle, né en 1859, a vécu dans sa bonne ville d'Edimbourg jusqu'en 1881. Au cours de ses études de médecine, sa rencontre avec son professeur, le docteur Bell, l'a profondément marqué. Selon l'auteur, c'est son mentor, adepte obsessionnel de la déduction scientifique, qui lui a inspiré le personnage de Holmes. D'autres éléments biographiques, comme la mort de son père alcoolique à demi-fou, son amourette avec une étudiante de