Le 7 février, deux journalistes français se présentent au poste frontière entre le Bénin et le Togo. Au pouvoir depuis trente-huit ans, le général-président Gnassingbé Eyadéma, une figure de la «Françafrique», est mort deux jours plus tôt. A sa place, l'armée togolaise a nommé son fils, Faure Gnassingbé (lire aussi page 10). L'un des journalistes, Renaud Bernard, passe la frontière sans problème. Il est de France Info. L'autre, Olivier Rogez, est refoulé par les policiers togolais. Son tort ? Travailler pour RFI (Radio France internationale), dont les émissions sur la bande FM togolaise ont été suspendues après le décès du «vieux baobab». La diffusion sera rétablie après deux jours.
Ces dernières semaines, la radio accumule les déconvenues en Afrique. Début janvier, un reportage consacré au dernier rebondissement dans l'enquête sur la mort du juge Borrel à Djibouti, en 1995, a provoqué l'ire du pouvoir local. RFI avait eu l'outrecuidance de signaler la décision de la cour d'appel de Versailles d'ordonner l'audition du chef des services secrets djiboutiens, un proche du chef de l'Etat, Ismaël Omar Guelleh. Sanction immédiate : l'émetteur de RFI sur la FM est réduit au silence. Et n'a toujours pas été rétabli.
Assassiné.En novembre, même scénario, mais en Côte-d'Ivoire. Au moment où son armée passait à l'offensive contre les rebelles du Nord, le régime du président Gbagbo coupait RFI. RFI et la Côte-d'Ivoire: une histoire dramatique. Le 21 octobre 2003, le correspondant de la ra