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Libération
Critique

Des ados au long cours

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publié le 15 février 2005 à 0h34

Léonard et Sébastien, personnages principaux de ce documentaire, font partie des centaines de mineurs répartis dans les centres éducatifs fermés (CEF) créés par la loi Perben de septembre 2002. Ils sont au CEF de Saint-Denis-les-Thiboult près de Rouen pour six mois, voire plus. Le juge des enfants les a placés là plutôt qu'en prison. Ils recevront une formation, mais surtout, comme le disait Jacques Chirac lui-même en janvier 2003, «l'éducation à laquelle ils ont droit et que, le plus souvent, ils n'ont pas reçue» avant d'ajouter qu'enfin «la loi offre désormais le meilleur cadre pour conjuguer cette exigence éducative et l'apprentissage des valeurs fondamentales sans lesquelles il n'y a pas de vie en société». Par éducation, on entend, précisons-le, le droit pour les éducateurs de recourir à la contrainte physique, en cas de comportement violent du mineur. Et le départ en prison au premier faux pas.

Illustration dès les premières minutes de ce documentaire où l'on voit plusieurs éducateurs autour et sur un jeune à terre dont on devine les jambes. Impression de fermeté, oui, bien sûr, mais on sent que le réalisateur a voulu se débarrasser de l'affaire physique. Et il a raison. On s'intéressera plus aux évolutions parallèles de Léonard et Sébastien qui ne sont pas là pour des broutilles : premier cambriolage pour Sébastien à 9 ans, qui était aussi le spécialiste des fils électriques pour le vol de voitures, des embrouilles en pagaille pour Léonard. Pour tous les deux, c'est du