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Libération

L'hospitalité

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publié le 16 février 2005 à 0h35

Nous sommes au bord de la départementale 61, à l'entrée d'Arnac-la-Poste, en Haute-Vienne. Un clocher, l'Auberge du centre, la boulangerie, un chien derrière chaque grille et derrière chaque rideau, un regard. Antoine de Maximy est seul. Il marche dans le bourg en étrange équipage. Une caméra est rivée à son épaule. Fixée à sa ceinture au bout d'une perche, une autre le filme. «Je vais essayer d'aller dormir chez l'habitant», explique le réalisateur. Tester l'hospitalité des gens, c'est le thème de l'émission (1).

«Vous habitez ici ?» «En face de la caserne de pompiers», répond l'homme. Barbe, cigarette en coin, bleu de chauffe, casquette commando. «Et vous faites quoi ?» «Moi ? La retraite accident», dit-il. Un jour qu'il rentrait du foin, Daniel Robert est tombé sur sa fourche. «Vous m'invitez à dîner ?» demande Maximy. Le paysan le regarde longuement et en silence. Il mordille un petit bâton. «Y a pas de problème», murmure-t-il. «Ça vous dérange pas ?» «Non.» «Au fait, moi c'est Antoine.» «Je vais te dire une chose, on va se tutoyer», propose Daniel Robert. Le voilà sur sa Mobylette, qui ouvre le chemin. «Bonjour madame», salue Maximy en entrant dans la maison basse. «Antoine», présente le mari. «T'es sûr ?» rigole la femme. «Vous avez dit : t'es sûr qu'il s'appelle Antoine, c'est ça ?» s'amuse Maximy. Elle rit toujours. «Bon ben, c'est gentil, avoue le visiteur, parce qu'en plus c'est pas lui qui m'a vraiment invité, c'est moi qui lui ai demandé.» «Oh ! C'est pas bien méc