On ne remerciera jamais assez Patrick Bruel d'être devenu, le temps d'une émission, consultant sportif. Après le billard, le snorkeling et le catch, Canal + s'attaque au poker et les commentaires du chanteur, champion du monde en 1998, s'avèrent précieux pour qui confond un as de pique et un valet. Même si les spécialistes assurent qu'une minute est nécessaire pour intégrer les règles, une vie (ou un diplôme de mathématiques appliquées) ne suffirait pas à rendre intelligibles les subtilités du «sport assis le plus violent du monde».
Le World Poker Tour met en compétition les meilleurs joueurs de l'année dans une série de tournois en divers endroits de la planète. C'est la partie du Bellagio, un casino de Las Vegas (où Steven Soderbergh tourna Ocean's Eleven), que la chaîne a décidé de retransmettre. A l'aide d'une vingtaine de caméras, l'émission s'attarde sur les plus beaux échanges et revient, lors d'interludes, sur la carrière de ces cinq champions.
Après une dizaine de minutes déconcertantes, les coups de bluff s'éclairent. Malgré les mines renfrognées ou les regards perdus, les joueurs affichent une sérénité confondante que les mises à 50 000 dollars ne semblent pouvoir troubler. Quand l'équivalent d'un immeuble haussmannien se retrouve au pot, les lunettes noires ou la casquette de comptable suffisent à masquer l'angoisse. Et le poker, dans sa version «No Limit Hold'Em» («rien ne les arrête»), est impitoyable : le perdant repart sans un sou, chassé de la table tel un gla