La beauté de Marilyn, cette fragilité joyeuse qui ne doit rien à personne, ce sens du bonheur et de la grâce que tous les échotiers du monde se sont empressés d'oublier, c'est ce qu'il y a de plus difficile à saisir. Trois ou quatre cinéastes y sont parvenus, pas plus.
Hawks ? Lang ? Preminger ?
Tu as le tiercé mais dans le désordre.
Oui, oui, je sais. Fritz Lang d'abord.
Clash by Night, 1952. Son plus beau film. Pour une fois, Lang n'est pas trop misogyne. C'est rare.
En salopette, elle est à croquer. Elle est déguisée en garçon, c'est ça ?
C'est ça. Jeune, vive, grassouillette.
Ensuite, c'est Hawks. Les hommes préfèrent les blondes.
1953. Un vrai poster d'amour.
Après, c'est le dernier grand film de Marilyn, Rivière sans retour.
1954. C'est ça. En deux ans, tout est dit. Il n'y a plus rien à montrer, plus rien à démontrer.
Certains l'aiment chaud ?
Du pipi de chat.
Le Milliardaire ?
Pire.
Et Misfits ?
Un roman-photo crapuleux.
Et ses petits rôles de débutante ?
A la rigueur. Elle est à croquer dans Asphalt Jungle et Eve, mais elle a 23-24 ans, pas plus. C'est comme Bardot dans le Trou normand, ça ne compte pas.
Trois rôles pour une vie, c'est peu.
Elle a tourné dix ans, pas plus.
Et Niagara ? Hathaway, c'est ça ?
Ah oui. On l'oublie toujours, celui-là. C'est vrai qu'elle est belle, même si elle fait un peu poupée en plastique. C'est juste quelques mois avant Les hommes préfèrent les blondes. Elle joue de son corps comme de son imperméable jaune. Elle