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Libération
Critique

Chasseurs de météorites.

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publié le 5 mars 2005 à 0h49

«Les responsables de la Nasa disaient souvent que les météorites c'est la mission spatiale du pauvre. Si l'on n'a pas de quoi aller les chercher, il faut attendre qu'elles tombent.» Chaque année, il en tombe 100 000 tonnes, essentiellement sous forme de poussières. Elles arrivent de la ceinture d'astéroïdes (entre Mars et Jupiter), les plus rares de la Lune ou de Mars. Une manne très convoitée par les scientifiques, car ces matériaux cosmiques renferment la mémoire de notre système solaire. Ils ont permis d'en calculer l'âge (4,56 milliards d'années), d'en appréhender la formation. Mais dénicher le bon caillou peut relever de la gageure. C'est là qu'interviennent les chasseurs de météorites. Leur quête passionnée, coûteuse, mais parfois très lucrative, les entraîne au fin fond des déserts libyen, algérien ou marocain.

Sophie Bécherel a suivi Michel et Françoise Franco dans le Sahara algérien. Son reportage fait le point sur ce monde où se côtoient chercheurs, chasseurs, collectionneurs, et leurs «liens d'intérêts réciproques». Pour authentifier ces cailloux, selon les règles d'usage, les chasseurs doivent fournir gracieusement aux scientifiques un échantillon de référence (10 % de la masse de la météorite jusqu'à un maximum de 20 grammes). De cette classification dépend leur valeur (de quelques centimes à 4 000 euros le gramme). Le documentaire se termine à Ensisheim près de Mulhouse, où se tient le seul marché hexagonal dédié à ces pierres noires. L'histoire du village fut m