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Libération
Critique

Authentique catastrophe.

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publié le 27 avril 2005 à 1h56

Le 13 mai 2003, la chaîne britannique BBC2 présentait en grande pompe Le jour où la Grande-Bretagne s'est arrêtée. Point de départ, un accident de chemin de fer. A sa suite, une grève des cheminots et un gigantesque embouteillage routier. Et pour finir une collision aérienne. Rien de tout cela n'était arrivé : ce domino catastrophe était censé se dérouler le 19 décembre 2003. Il s'agissait là d'un des premiers essais d'un nouveau genre télévisuel sans doute destiné à pallier l'épuisement de la télé-réalité : le docu-fiction d'anticipation.

Le jour où la France s'est arrêtée, produit par M6, est calqué sur son homologue britannique. Il neige en ce 23 décembre 2008. Sur l'A48, un autobus de jeunes Anglaises se renverse, provoquant un gigantesque carambolage. Morts, blessés, secours bloqués par l'état des routes. Dans une station-service, une bagarre éclate. Immobilisés depuis des heures, quatre adolescents décident alors de faire à pied les dix kilomètres qui les séparent de leur destination finale. Dans une autre voiture, un père et son fils sont sur le point d'en venir aux mains, excédés à la fois par l'attente et le froid...

Le jour où la France s'est arrêtée se présente comme la reconstitution, un an après, de cette journée dramatique. Une pseudo-enquête journalistique dont le souci premier est de faire vrai. Là encore, la recette anglaise a été appliquée : images d'archives, pour planter le décor (embouteillages vus d'avion), images plausibles pour tisser la fiction (télé,