De Gaulle n'est pas mort le 22 août 1962 au carrefour du Petit-Clamart. Ceci ne surprendra pas grand-monde, mais il est étonnant que la télévision s'intéresse brutalement à une période de l'histoire qu'elle avait, jusqu'à présent, soigneusement oubliée. Après le remarquable Nuit noire sur Canal + mardi soir, voilà donc sur TF1 un docu-fiction consacré à l'attentat qui faillit coûter la vie à de Gaulle. Un docu-fiction de plus ? Justement non car, pour une fois, le contrat est rempli jusqu'au bout. La partie fiction, avec acteurs, décors et tout le tralala, est régulièrement interrompue, soit par des interviews des survivants mêlés de près à cette affaire, soit par des images d'archives. Et ce drôle d'objet, que seule la télévision peut fabriquer, se met à tenir debout, la fiction fournissant un appui aux images d'archives, elles-mêmes soutenues par les interviews et tout cela réciproquement.
Bref résumé des événements. Alors que le processus de l'indépendance algérienne est en marche, de Gaulle est la cible d'une armada de soldats perdus, déserteurs d'Algérie, mercenaires de la Coloniale et autres illuminés de l'OAS. Ils sont aidés par des groupuscules d'extrême droite, des politiques en rupture de ban et par des sociétés secrètes. Entre 1961 et 1965, dix-sept tentatives d'assassinat ont lieu sans que de Gaulle ne soit jamais vraiment mis en danger de mort. Sauf au Petit-Clamart lorsque sa fameuse DS est canardée à bout portant. L'organisateur de l'attentat, Jean-Marie Bastie