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Libération
Critique

Dans la cour d'écrans.

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publié le 10 juin 2005 à 2h33

Révolution technologique, nouvelles images... Elizabeth Tchoungui, la fille d'Ubik (fleuron culturel de la chaîne), présente ce nouveau magazine consacré à un monde en ébullition, qui impose des horizons visuels inédits. Pub, cinéma, clips, jeux vidéo, l'image est mutante par essence, mais ça va très vite désormais. Visite éclair au directeur artistique du Festival d'Annecy, Serge Bromberg, qui propose un court métrage résumant l'histoire de l'animation : un homme préhistorique, qui a dessiné une femme gironde dans toutes les positions, court comme un fou le long du mur-écran de sa caverne pour la mettre en mouvement. Jules-Etienne Marey, le pape historique de la décomposition du mouvement, aurait apprécié, lui qui ne comprenait pourtant pas, à la fin du XIXe, que tout cela puisse servir au divertissement plutôt qu'à la science !

Tchoungui, elle, prend son pied à découvrir que, derrière la complexité des techniques, il y a encore le bricolage et l'inventivité de quelques artisans fous opérant dans la solitude de leur atelier assisté par ordinateur. Comme Romain Segaud et ses personnages découpés sur papier glacé qui ont la beauté mécanique de la marionnette de Kleist, ou encore Monsieur Z et ses décors au design sixties (le générique de Mensonges et trahisons et plus si affinités... d'Edouard Baer), ou encore les H5, collectif de graphistes qui reconstruit New York en polices de caractère pour le clip d'Alex Gopher.

La nouvelle fusion créative n'est pas censée avoir de limite,