La thématique est fatiguée, les costumes fanés, les dialogues révolus, les comportements has been, les décors ridicules, tout là-dedans appartient à un monde fini. Parfois, les mauvaises fictions en disent plus sur le fameux réel que les bonnes, parfois elles mettent dans le mille, croyant parler d'une chose et parlant d'une autre, en l'occurrence le temps qui passe, le monde qui change. La problématique éternelle de l'épuisement du désir, qui court depuis Ovide, et nourrit particulièrement le cinéma français depuis la préhistoire, est le vecteur se voulant dans le coup de cette comédie du remariage de Valérie Guignabodet, genre qui donna des perles à Hollywood mais ne connut en France, la plupart du temps, que de fades déclinaisons boulevardières.
A l'occasion de l'union (église comprise) des jeunes Benjamin et Johanna, leurs parents et amis (Miou-Miou, Lio, Mathilde Seigner, Jean Dujardin-Brice de Nice...) laissent éclater les échecs de leurs mariages à eux, transformant la fête en crise déceptive majeure qui emporte dans son débordement sinistre la conviction des jeunes mariés, lesquels se marieront, se sépareront et se remarieront dans la même journée (qui dit mieux ?). Le degré d'amertume qui se dégage du film est étonnant, donnant une image assez juste de l'état bougonneux et déçu de la France, révélant la râlerie comme mode de fonctionnement intime des nantis. Le film révèle surtout qu'il n'est plus possible de se regarder le nombril de manière aussi narcissique et inf