En 1900, il a 21 ans, il est à Munich, il hésite entre peinture, écriture et musique : il écrira avec le mouvement, peindra des notes, entendra des couleurs. Paul Klee : né en 1879 à Berne, ville suisse qui aujourd'hui lui consacre un musée ; mort en 1940, à Locarno, après avoir réalisé trois mille oeuvres, fréquenté le mouvement pictural allemand du Cavalier bleu, la révolution du Bauhaus, vu venir le nazisme qui le traita de dégénéré, inventé un nouveau langage sous les influences de Kandinsky, de Delaunay, l'attraction de l'Orient (aquarelles colorées aux portes de l'abstraction lors d'un voyage en Tunisie en 1914 à l'issue duquel il dira : «La couleur et moi sommes un») et l'étude des lois de la physique.
Sa peinture associa de plus en plus la musique et les arts plastiques : rythmique, simultanéité, équilibre, le mouvement comme ligne mélodique. Rigueur et fantaisie, petits cubes colorés (luminosité et densité) emportés par d'amples fluctuations. Monde abstrait et chantant qui bascule en 1933, laissant la place à des figurations griffonnées nerveusement, désespérées.
Le documentaire est accompli, avec plein de toiles reproduites et de citations théoriques de Klee qui ne cessa jamais d'écrire. Juste un peu trop solennel, sous-estimant dans l'oeuvre la part d'humour et de jeu, la quête de légèreté.
Klee finit sa vie en dessinant des anges dans tous leurs états, juste avant que s'impose «un trait large, lourd, grossier, presque enfantin, qui sera sa dernière expression» : tra