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Libération
Critique

Plongée dans les mystères de «Lost».

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publié le 25 juin 2005 à 2h44

Tout le monde cache un secret inavouable. Un traumatisme d'enfant, une lâcheté infamante, une fêlure refoulée. Un mystère que jamais personne ne doit percer. Sauf peut-être son psychanalyste, ou alors, à la limite, son confident à l'heure du jugement dernier. Il existe une dernière exception : une île paumée au milieu de l'océan. Là où commence Lost, dans le fracas d'un accident d'avion sur un rivage désertique. Une carcasse disloquée qui flambe, des cadavres mutilés sur une plage dorée, bordée de palmiers et d'une mer turquoise. C'est l'enfer au paradis. Inexplicablement, une cinquantaine de personnes ont survécu au crash, la plupart totalement indemnes. Ils n'ont pas la moindre idée de l'endroit où ils se trouvent, pas l'ombre d'un moyen de communication et n'ont d'autre choix que de refaire le monde.

L'introduction en soi, outre une certaine nervosité de la caméra, n'a rien de bouleversant. Depuis Robinson Crusoé, Sa majesté des mouches, le Lagon bleu, Duel dans le Pacifique ou Koh-Lanta, les variantes sur le thème ne manquent pas. C'est donc sans surprise que l'on assiste à ce brouillon de vie sociale : bordélique, tendue, humaine et romanesque. En tout, une quinzaine de personnages principaux qui, sans le moindre doute, vont s'allier, s'affronter ou se trahir au fil des épisodes. Au premier regard posé sur ce condensé d'humanité, surnage l'agaçante impression que l'avion qui s'est écrasé trimballait, à part égale, des mannequins et des figurants de minorités visibles : u