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Libération
Critique

Policiers à l'écoute.

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publié le 25 juin 2005 à 2h44

Il y a Manu le capitaine, Christophe le sous-brigadier, Sébastien le lieutenant et Marie-Dominique la sous-brigadière. Quatre représentants parmi les quelque 500 policiers du commissariat central de la ville de Roubaix, dont on rappellera qu'elle compte près de 100 000 habitants et plus de 30 % de la population active au chômage. D'entrée de jeu, on nous prévient, ces policiers sont «des flics ordinaires et pourtant, ils sont les témoins privilégiés de notre société». Ça commence avec Christophe, douze ans de maison, spécialisé dans les affaires de violence conjugales. Face à lui, menotté à sa chaise, un mari violent dont la femme a porté plainte. Le bonhomme reconnaît mais se défend : «Elle me faisait plus à manger, elle me faisait plus mon linge», ajoute-t-il, avant de lancer l'inévitable «J'adore ma femme». Réponse du sous-brigadier : «Là, ça se voit pas trop» et de lui rappeler ce qu'il encourt : trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.

Séquence suivante : un vol à main armée dans un tabac, cartouches volées et caisse vidée. Cinq flics sont mobilisés. Un suspect est arrêté. Il sort de prison, a dû agir avec des complices. Tout le boulot des policiers sera de savoir lesquels afin d'établir les responsabilités de chacun. Du banal, s'imagine-t-on. Peut-être autant que l'affaire suivante : une femme se constitue prisonnière. Elle a frappé son mari pour qu'il cesse ses attouchements sur leur fille. Depuis des années, elle n'a rien dit, toujours encaissé. Encore une fois,