L'Esprit public, rendez-vous dominical animé par Philippe Meyer sur France Culture, joue exceptionnellement les prolongations estivales avec une série de neuf émissions thématiques chacune autour d'un invité de marque. Une façon de fêter «sept ans de réflexion» et de débats sur l'actualité politique et sociale, lesquels ont su trouver leur audience, puisque l'émission culmine au top 3 de la radio publique.
Pour entrer dans le vif du sujet avec ses invités, Philippe Meyer s'est entouré du député européen Jean-Louis Bourlanges, de l'essayiste Max Gallo et du philosophe Yves Michaud. Interrogé sur la possibilité d'une démocratie sociale en France, Edmond Maire ouvre la série. L'ex-leader de la CFDT dissèque les faiblesses du dialogue social et les dysfonctionnements du paritarisme à la française. Une spécificité aggravée par la faible représentativité des syndicats qui, en vingt-cinq ans, ont perdu la moitié de leur troupe. Les causes avancées tiennent en bonne part à l'histoire du syndicalisme français, longtemps dominé par le communisme. Edmond Maire avoue que l'essentiel de son combat fut de déstaliniser le mouvement ouvrier français. L'analyse, lucide, n'épargne ni les politiques («les socialistes ne sont pas des réformateurs, ils essaient de donner des satisfactions au peuple») ni les acteurs sociaux, tel le Medef dont le chantier de refondation sociale est apparu après l'alternance comme une manoeuvre purement tactique.
La semaine prochaine, c'est le cardinal Jean-Marie Lus