Elles se sont passé le mot. Sous couvert de «régénération» sur RTL, de «multigénérationnel» sur Europe 1, d'«adaptation à l'époque» sur France Inter, les grandes radios nationales semblent sur la même longueur d'ondes : garder leur vieux concept fondateur de «radio généraliste», et changer de ton en renouvelant simplement les voix à l'antenne. En gros, on garde les mêmes émissions mais on remplace autant que possible les animateurs (et surtout les animatrices !) de plus de 40 ans par de fringants trentenaires.
C'est ce même pari qui est fait par la direction de France Inter qui présentait hier une grille de rentrée pourtant promise, en juillet, à de «grands changements» selon les termes de Jean-Paul Cluzel, président de Radio France, après la publication de sondages Médiamétrie peu brillants pour la station de service public.
Précipitation. Avec 9,8 % d'audience cumulée, France Inter se retrouvait à la troisième place (avec Europe 1) des radios nationales. Une désaffection des auditeurs que les dirigeants de Radio France n'attribuent donc pas seulement à la longue grève d'avril. D'où la précipitation, fin juillet, à vouloir bousculer une grille pourtant finalisée un mois plus tôt.
Les premières mesures touchent Brigitte Patient et Patricia Martin. La première voit son émission hebdomadaire (le Fil d'Inter) supprimée et elle-même brutalement licenciée. La seconde doit abandonner son heure quotidienne (Alter Ego, le matin à 10 heures) au profit du jeune Mathieu Vidard qui lancera