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Libération
Critique

Allez coucher ailleurs ! (2)

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publié le 13 septembre 2005 à 3h40

Tu as le teint pâle, dit monsieur Edouard en regardant Jacques d'un air inquisiteur. Non, c'est juste que je n'ai pas couché chez moi. Tu as couché ailleurs ?, demande monsieur Edouard, pas de quoi en faire un plat, ce n'est pas avec une femme, j'imagine ? Ça me regarde, répond Jacques en rougissant. Rougir, c'est sa spécialité, on n'y fait plus attention. Sauf monsieur Edouard, qui adore embarrasser les gens. Si on faisait un remake d'Allez coucher ailleurs !, propose-t-il, ce serait drôle. Ça pourrait être très rohmerien, dit Jacques. Rohmerien mon cul, lance monsieur Edouard, qui adore choquer les gens. Qu'est-ce que vous pouvez être vulgaire, monsieur Edouard, dit Jacques en baissant la tête. Mais qu'est-ce qui te prend, rohmerien de mes deux, tu me vouvoies ?, dit monsieur Edouard. Jacques baisse encore plus la tête. S'il pouvait, il serait rentré sous terre.

Et ce remake ?, demande Jacques pour détourner l'attention. Qui ferait Cary Grant ? Je pense que Louis serait parfait, lance monsieur Edouard. Oui, oui, dit Jacques. Quand ils sont arrivés au bureau, j'étais loin de me douter qu'ils voulaient refaire Allez coucher ailleurs ! avec moi dans le rôle principal. J'étais soufflé. Je leur fis remarquer que je n'avais rien de Cary Grant. Tu te trompes, dit monsieur Edouard, avec une queue de cheval, tu seras parfait. Oui, oui, une queue de cheval, hurla Jacques, surexcité. Je me cachais derrière une armoire. Trop tard, ils m'avaient attrapé par les jambes. Ils tiraient, tir