Alice B. Toklas, compagne de Gertrude Stein, lui tailla une réputation en écrivant qu'«elle avait eu les deux femmes les plus importantes des Etats-Unis» : Greta Garbo et Marlene Dietrich. L'aristocrate d'origine espagnole Mercedes De Acosta a entretenu avec l'actrice suédoise androgyne extraterrestre une relation sur trente ans (des années 30 aux sixties). Quinze ans après la mort de Garbo, la question indiscrète demeure : les deux femmes ont-elles couché ? Le suspense devait prendre fin avec l'ouverture de leur correspondance en 2000 au musée Rosenbach de Philadelphie. Mais les lettres, écrites dix ans après leur première rencontre, n'apportaient aucune preuve de l'homosexualité de Garbo, au soulagement des ayants droit.
Ceux-ci ont quand même refusé à la réalisatrice suédoise Lena Einhorn le droit d'utiliser ladite prose dans son documentaire Amoureuse de Greta Garbo (2000) ; elle n'eut pas non plus accès aux films de Garbo et se débrouilla avec quelques photos, les poésies et l'autobiographie de De Acosta, s'appuyant sur le regard de la bouillante lesbienne pour tracer un portrait moins convenu de Garbo.
Fuir le star system. «L'homosexualité de Garbo est encore niée par le discours officiel, dit la réalisatrice, parce que l'information était toujours ambiguë. Mais la publication cette année à Stockholm (pour le centenaire de la naissance de la star, ndlr) des lettres de Garbo à sa copine de toujours, l'actrice suédoise Mimi Pollack, atteste qu'elle était bien liée à celle-