Il est 6 h 25, ce samedi, l'aube point à peine. Vous rentrez d'une bamboula et allumez la télé. Et là, c'est le drame. Sur l'écran, deux femmes, une blonde et une brune, sautent au rythme d'une scie disco en hurlant «Chauffe, Bernard, chauffe !», alors que vous ne vous appelez peut-être même pas Bernard. Certes, comme disait l'essayiste Jackie Quartz dans son pamphlet Juste une mise au point, 6 h 25, «c'est l'heure où les souvenirs se ramènent», mais de là à se réveiller en 1984... Car, oui : ce «Tou-tou-tou-you-tou», c'est bien le générique du Gym Tonic de Véronique et Davina qui reçoivent, en ce 17 juin 1984, le fringant manager Bernard Tapie. Bienvenue en 2005 sur Paris Première qui, à l'occasion des Journées du patrimoine, a décidé de fêter celui de la télé. Petit Rapporteur, Théâtre de Bouvard, Droit de réponse multidiffusés toute la semaine, qui viennent s'ajouter à l'épisode quotidien à 20 h 10 des Merci Bernard de 1982 en attendant l'automne de vieux Frou-frou resservis par l'idoine Philippe Gildas.
Un simple prurit ? Non. Les chaînes du câble et du satellite se sont mises à la redif intégrale de vieilles émissions. Inutile donc de vous effrayer si vous partez d'un vieux rire aux facéties d'un Dechavanne estampillé 1993 (Comédie), si vous tombez sur un Jacques Dutronc de 1966 chantant le Saucisson de cheval (Télé Melody) ou, si Björn Borg remporte Roland-Garros (ESPN Classic Sport). C'est la bonne vieille nostalgie, camarade, mais surtout un moyen peu onéreux de survi