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Libération
Critique

The Big Trail (3)

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CINéCINéMA CLASSIC, 13 heures.
publié le 21 septembre 2005 à 3h46

Edouard et Caroline sortaient du cinéma quand un homme élégant s'approcha d'eux. Caroline, je te présente monsieur Daniel, lui dit Edouard, c'est mon père. Elle n'en revenait pas. Ton père, je ne savais pas qu'il... Vous ne saviez pas que j'étais si jeune ? enchaîna monsieur Daniel sans se départir de son aisance un peu vieillotte. Excuse-le, dit Edouard, la modestie n'est pas son fort. Il te ressemble, lança Caroline. Physiquement ? demanda Edouard. Non, la modestie n'est pas ton fort, non plus. Edouard serra les dents et ne répondit pas. Vous avez vu quoi ? demanda monsieur Daniel. La Piste des géants, dit Edouard à son père, tu connais ça par coeur. Si je connais The Big Trail ? Vous voulez rire, répondit monsieur Daniel, j'ai même fait de la figuration dans le film. Je me suis saoulé un jour avec John Wayne et Raoul Walsh, je n'oublierai jamais ça. C'étaient des seigneurs.

Caroline était incrédule. Vous avez tourné avec Walsh ? C'est impossible, le film est de 1930, vous n'avez quand même pas... J'étais très jeune quand j'ai fait ça, dit monsieur Daniel, 15 ans au plus. Mais c'est impossible, calcula mentalement Caroline (elle calculait très vite), vous n'avez quand même pas... 90 ans. J'en ai 89, répondit monsieur Daniel avec coquetterie, Edouard est un fils tardif, vous savez ce que c'est... un enfant de l'amour.

Et John Wayne, vous l'avez connu ? Ah oui. Un grand gaillard timide. Un ancien cascadeur, je crois. On a oublié combien il était beau à cet âge. Walsh, vous l'a