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Libération

Le Jules.

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publié le 22 septembre 2005 à 3h47

L'idée, c'est un appartement coloré et trois filles autour de Valérie Benaïm, qui discutent de «ce que veulent les femmes d'aujourd'hui». L'idée aussi, c'est Jules, le seul garçon de la petite bande. Jules est un macho, c'est encore une idée. Et Jules le macho a une chronique. Elle s'appelle Bons Baisers de Jules. Nous la regardons (1).

«Alors... Noémie, de Saintes», dit Jules. Il est assis dans un fauteuil pivotant, une lettre en main. Chemise gris-bleu et barbe de nuit, il lit. «Bonjour, Jules.» Jules nous regarde, plisse les yeux comme au grand soleil du baroud. «Bonjour Noémie», répond-il. Il continue sa lecture. «Jules, j'ai un petit ami depuis un an. Il dit qu'il m'aime, mais comme on se voit que le samedi soir, il veut tout le temps faire l'amour et, du coup, nous n'avons pas le temps d'échanger nos idées...» Jules lit détaché, vaguement lointain, il lisse ses cheveux dans sa nuque. «J'envisage de rompre car je crois qu'il ne s'intéresse qu'à mon corps et qu'il ne cherche pas à rencontrer mon âme. Que dois-je faire ?» Jules tient la lettre à deux mains. Un instant, il ferme les yeux, comme excédé. Puis s'adresse à la caméra. «Non mais, dis-moi, jeune fille, tu as perdu le sens commun ? Non mais, tu as un garçon qui te flashe, qui te le dit, mais surtout qui tente de te le prouver dans un geste sublime, un geste d'une absolue sincérité qui n'est que le témoignage de son amour et de sa passion, et toi, tu le méprises ? Non mais, excuse-le de t'aimer si fort, ma petite No