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Libération
Critique

Le combat des Roms contre l'expulsion

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par Oanna FAVENNEC
publié le 24 septembre 2005 à 3h48

Comment faire pour envoyer ses deux rejetons à l'école en France quand on est rom, veuve, et sans papiers ? C'était le sujet initial de ce reportage d'actualité devenu documentaire. Entretemps, Sarkozy était passé par là et avait sévèrement changé la donne. En novembre 2002, le ministre de l'Intérieur a décidé qu'il était temps de faire le grand nettoyage d'hiver, en commençant par les Roms d'Ile-de-France.

Pour Salcuta et ses deux enfants, Gabi et Denisa, un long combat contre l'expulsion commence. Dans leur malheur, ils ont eu la chance d'atterrir dans une des rares villes qui ne se réjouissent pas forcément à l'idée d'une expulsion manu militari des Roms. Salcuta et ses enfants sont installés à Achères, commune communiste des Yvelines. Là-bas, le Collectif de soutien des Roms pallie l'impuissance de la communauté sans voix et sans parole qui vit dans le terrain vague. Mais ce n'est pas assez : le 6 mars 2003, à 5 heures du matin, cent cinquante policiers encerclent le camp. Les choeurs de protestation s'élèvent. Rien n'y fait : les caravanes sont détruites à coups de bulldozers et de pelleteuses aux premières heures du jour.

Le reportage suit de loin en loin l'inquiétude, la proximité, le bourbier juridique, la peur d'être renvoyé «là-bas», tous ces éléments qui font le quotidien des sans-papiers. Très sobre, filmé caméra à l'épaule, le documentaire nous plonge dans l'émotion et dans la révolte. Et il n'oublie pas de mettre en relief la solidarité, rarissime, d'une ville av