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Libération

Thalassa suffit!

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publié le 24 septembre 2005 à 3h48

Vous sentez pas une drôle d'odeur ? Comme un vieux relent de marée, un effluve de fraîchin ? Gagné : c'est Thalassa. «Hosanna !» s'écrie la moitié de la foule en délire. «Vade retro Thalassa», hurle l'autre moitié horrifiée. Car voilà : l'humanité se partage non pas entre ouistes et nonistes, mais entre ceux qui adorent Thalassa et ceux qui l'abhorrent. Le 27 septembre, ça fera trente ans pile que dure l'émission décrite par Geneviève Giard, la nouvelle directrice générale de France 3, avec un à-propos sidérant, comme «le magazine phare» de la chaîne. Point de bougies pour cet anniversaire. Le fondateur Georges Pernoud ­ qui en a sous le bonnet ­ a eu l'idée de les remplacer par trente maquettes de phares mises en jeu par Thalassa vendredi lors d'une soirée spéciale. Les heureux gagnants se verront remettre qui l'amer de Cordouan, qui celui des Sanguinaires. Imaginez : vous vous retrouvez avec un phare de 2,73 m (celui de l'île Vierge)... Mais trente ans, c'est aussi l'heure du bilan, l'occasion rêvée d'écailler Thalassa. Attention aux arêtes.

Liquide amniotique

L'idée de Thalassa, le magazine de la mer (en grec : thalassa, hé hé), naît en 1973 quelque part entre Portsmouth et Le Cap alors qu'un jeune homme vomit tripes et boyaux. Georges Pernoud, cameraman à l'ORTF, découvre la mer sur le 33-Export, engagé dans la première Whitbread. De retour sur terre, il a la révélation : «J'avais compris que, du fait qu'on n'a pas de branchies, il y a un potentiel passionnel important.» T