Sa ville l'inspire, il la filme comme d'autres les grands et futuristes New York ou Tokyo, c'est émouvant de voir comment il la voit, après avoir entendu comment il l'entend, car c'est toujours ce que le rock chante en premier et en dernier, ce que chaque groupe met en sons, la ville où il est né, qui donne le timbre, la rage ou la mélancolie, on est avant tout d'une ville. Anvers pour Tom Barman, envers et contre tout, ville de belgitude et de mer du Nord, de diamants et de fumées noires, que le leader de dEUS (dernier album : Pocket Revolution, lire Libération du 12 septembre) propulse dans une ligne visuelle au charme relaxant. Barman prête à Anvers son amour des concerts, cité à laquelle il associe cette envie présumée (mais toujours remise à plus tard) des habitants d'envoyer tout promener et de se mettre à danser, c'est la comédie musicale comme comédie humaine et inversement, idéal commun, en l'occurrence, au rock et au cinéma. Any Way the Wind Blows universalise Anvers, le fait entrer dans le concert des villes éternelles, celles que les artistes aiment et enchantent.
Huit personnages en quête de transcendance, qui courent à droite, à gauche, baisent, souffrent, dansent et se défoncent, galeriste, projectionniste, musicien, colleur d'affiches, écrivain, mannequin, même la police cite Bruce Nauman tandis qu'un autre gus se gratte les couilles, le vent souffle de tous les côtés quand on est branché. Sous l'oeil de Barman tombé petit dans la marmite des clips, même si c'