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Libération
Critique

France Culture traque le crack.

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publié le 12 octobre 2005 à 4h03

«Le crack... quand tu connais pas, ça fait peur.» «Et pourtant c'est rare, la violence entre toxicomanes et riverains dans le XVIIIe, par rapport au pourcentage de risques qu'on pense.» «Ça donne l'impression qu'un toxicomane n'est qu'une bête sauvage. C'est faux. On est des êtres humains comme tous les autres, et même plus. On est plus sociables que les autres, parce qu'on est obligés d'être sociables pour pouvoir vivre ensemble (sic).» Concernant les drogues et le crack en particulier, On est tous dans le brouillard suggère le titre d'une série de quatre documentaires diffusée ce mois-ci sur France Culture. Encore qu'un certain flou soit entretenu par des politiques aveugles ou de circonstance, préférant stigmatiser les toxicomanes tels les derniers pestiférés de la société, et verrouiller définitivement le débat en s'abritant derrière la loi de 1970, une des plus coercitives d'Europe. Dans le Nord-Est parisien, au brouillard des riverains s'oppose pourtant une réalité bien tangible. C'est là que se concentre l'essentiel des usagers de crack, quelques milliers. C'est également là que des initiatives privées ont vu le jour pour pallier les carences des institutions.

Le deuxième volet de la série aborde aujourd'hui la médiation entre usagers et habitants, mise en place par des associations dans les quartiers de la Goutte-d'Or et Stalingrad. Avec une pointe de crédulité, le reportage n'en a pas moins le mérite de ses défauts, contribuant à la prise de conscience d'un phénomène