Manhattan transformé en pénitencier de haute sécurité livré à lui-même, en île lépreuse dont on ne ressort pas. Fond pessimiste de Carpenter, vocation contestataire du fantastique sur son versant futuriste. Surprise : à la place du grouillement délinquant, de la cour des miracles à la Mad Max qu'on pouvait légitimement subodorer, un grand vide accueille le spectateur. La ville est déserte, à peine peuplée d'ombres furtives, et Carpenter se livre à une tournée architecturale des grands ducs, comme si le fantasme ayant présidé au film était de vider une merveille gothique comme New York de ses habitants, et de s'offrir une ode planante entre ses buildings. L'impérissable Snake Plissken se pose en planeur au sommet du World Trade Center (bizarre, comme si on était condamné à repérer dans les films américains antérieurs au 11 septembre 2001 la galipette scénaristique qui aurait enclenché la machine diabolique), après que l'avion du président des Etats-Unis, détourné par un mouvement terroriste gauchiste, s'est écrasé contre une tour et que le numéro 1 a sauvé sa peau dans une capsule rouge, aussi incongrue qu'un oeuf de poule géant. Plissken, mercenaire désabusé, va récupérer le bonhomme tombé aux mains d'une bande de malfrats, sauvetage propice à quelques scènes Grand Guignol (très jolis lustres sur le capot du seigneur local). A part ça, l'espèce de monotonie rêveuse du film, son action chétive et le simplisme du script (qu'on retrouve de film en film) contribuent à faire de P
Critique
Escape From New York
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par Isabelle POTEL
publié le 19 octobre 2005 à 4h08
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